Témoignage de transition d'une agricultrice en grandes cultures
Quels sont les défis de la transition agroécologique en grandes cultures ? Comment accompagner et financer cette transition ?
C’est ce que nous allons découvrir avec Charlotte Lemaitre, Directrice commerciale chez Soil Capital et Nathalie Tomowiak, agricultrice en grandes cultures dans la Vienne. Son témoignage nous montre les défis auxquels elle est confrontée dans sa transition et les démarches qu'elle met en place pour y répondre, notamment de contribution carbone agricole avec Agoterra.
CARBON CONNECT THÈME 1 : MISES EN OEUVRE CONCRÈTES DE STRATÉGIES CLIMAT / BIODIVERSITÉ
Transition agroécologique en grandes cultures : le parcours de Nathalie
Entre aspirations environnementales et réalités économiques, l'histoire de Nathalie, agricultrice en grandes cultures installée en 2017, hors cadre familial, sur 280 hectares dans la Vienne (86), illustre les enjeux et les solutions de l'agriculture de demain. Dans un contexte climatique de plus en plus instable, Nathalie et son mari ont entrepris une transition vers une agriculture plus durable. Engagés dans le programme "accélérateur de mouvement" de Soil Capital et grâce au soutien d'Agoterra, ils cherchent à transformer leur exploitation, en surmontant les obstacles auxquels ils sont confrontés.
Quels sont les défis de la transition écologique en grandes cultures ?
L'adaptation des pratiques aux sols et au climat
L'exploitation agricole de Nathalie est constituée de différentes parcelles, parfois éloignées, avec des natures de sols très différentes et une pression variable des ravageurs. Cela nécessite une adaptation constante des pratiques agricoles sur chaque parcelle. De plus, pour s'adapter aux événements climatiques extrêmes, la mise en place de l'irrigation a été un investissement nécessaire, pour maintenir des sols vivants et résilients face à des volumes pluviométriques élevés. L'installation de séchage et de stockage des grains a également été une étape cruciale pour mieux gérer leurs récoltes.
Les enjeux financiers et techniques
Le coût de la transition écologique est élevé, environ 150€ par hectare en France. Nathalie et son mari ont dû s'endetter personnellement pour financer une partie de ces changements, une charge financière lourde mais nécessaire pour l'avenir de leur exploitation. La transition vers des pratiques telles que le semis direct et l'utilisation de couverts végétaux, bien que bénéfiques, posent également des défis, notamment la nécessité de désherbage chimique et les impacts sur la disponibilité en eau des sols.
Quels soutiens dans cette transition agroécologique ?
Découvrant Soil Capital par le biais du réseau agricole de sa région, Nathalie a trouvé un partenaire précieux pour sa transition. Soil Capital récompense les services environnementaux des agriculteurs et accompagne plus de 1700 exploitations dans leur transition vers une agriculture plus durable. Agoterra accompagne le financement de cette démarche. Pour Nathalie, c'est un réel soutien pour mener à bien sa transition !
La démarche mise en place avec Soil Capital et Agoterra
Grâce au programme de Soil Capital, Nathalie et son mari ont accès à des outils de suivi et de conseil agronomique. La plateforme proposée par Agoterra leur permet de mesurer l'impact de leurs actions sur l'environnement, tandis que les équipes agronomiques les aident à prendre les bonnes décisions pour leur exploitation. La transition vers une agriculture plus durable se traduit notamment par une série d'actions concrètes sur l'exploitation de Nathalie telles que :
- Couverts végétaux et matière organique : ils utilisent des couverts végétaux et apportent de la matière organique pour améliorer la structure et la fertilité des sols, favorisant ainsi une agriculture régénératrice.
- Réduction des intrants chimiques : conscients des impacts environnementaux des intrants chimiques, ils réduisent progressivement leurs utilisations et privilégient des méthodes alternatives de protection des cultures.
- Gestion de l'irrigation : face aux aléas climatiques, ils mettent en place des systèmes d'irrigation efficaces pour optimiser l'utilisation de l'eau et garantir des rendements stables.
Quel bilan et perspectives d'avenir ?
Un bilan carbone fluctuant
Depuis leur inscription au programme, le bilan carbone annuel de leur exploitation a fluctué en fonction des conditions climatiques. En 2021, ils ont émis 1,7 tonnes de CO2. En 2022, ils se sont rapprochés de l'équilibre carbone, mais en 2023, les conditions climatiques difficiles ont entraîné une légère hausse des émissions. Ces variations montrent à quel point le bilan carbone peut être instable et dépendant du climat.
Un chemin semé d'espoir et de défis
Le chemin vers une agriculture durable est long et semé d'embûches, mais Nathalie et son mari restent déterminés. Grâce à leur partenariat avec Soil Capital et Agoterra, ils ont tout de même réalisé des progrès significatifs dans leur transition écologique et comptent bien inscrire ces pratiques sur le long terme.
En conclusion, pour assurer la transition en grandes cultures il faut :
- de la détermination et de la persévérance chez les agriculteurs
- un accompagnement technique et un suivi avec des partenaires agricoles
- que les entreprises s'engagent envers le secteur agricole