Tout savoir sur les crédits carbone en 6 questions !
Tout savoir sur les crédits carbone en 6 questions !
💡 Le saviez-vous ? 1 crédit carbone = 1 tonne de carboned'équivalent CO2 qui n'a pas été émise dans l'atmosphère
Aujourd’hui, les crédits carbone sont essentiels dansla lutte contre le réchauffement climatique et l’atteinte de nos objectifs deneutralité carbone planétaire. Mais dans quel cadre exactement utilise-t-oncette mesure ? Quels types de projets permettent de réduire les émissions deGES ? On vous explique 👇
Qu’est ce qu’un crédit carbone ?
L’origine du crédit carbone prend place à la fin des années 1990 dans le cadre du protocole de Kyoto. Ce protocole a été le tout premier accord international dans lequel 192 pays ont convenu de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. À l'issue de cet accord, chaque pays s'est vu attribuer un certain nombre de « quotas carbone », une mesure cruciale pour encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Ces quotas représentaient les quantités d'émissions autorisés pour chaque nation, et il devenait impératif de ne pas les dépasser. Cependant, il est rapidement devenu évident que certains pays avaient des émissions nettement inférieures à leurs quotas alloués, tandis que d'autres les dépassaient largement.
C'est dans ce contexte que les crédits carbones ont fait leur apparition en tant que mécanisme permettant aux pays qui émettaient moins que leur quota de vendre leurs excédents à ceux qui dépassaient le leur, créant ainsi un marché international du carbone.
Ces crédits carbone sont devenus un instrument clé dans la lutte mondiale contre le changement climatique, incitant les pays et les entreprises à investir dans des projets de réduction des émissions et à œuvrer en faveur d'un avenir plus durable.
Le crédit carbone constitue une unité de mesure fondamentale dans le cadre des stratégies de lutte contre le changement climatique. Il permet de quantifier de manière précise les émissions de gaz à effet de serre évitées ou réduites grâce à des initiatives visant à limiter leur impact environnemental.
Plus concrètement, un crédit carbone équivaut à une tonne de dioxyde de carbone (CO2) qui n'a pas été libérée dans l'atmosphère, soit parce qu'elle a été évitée grâce à des mesures de réduction des émissions, soit parce qu'elle a été capturée par des puits de carbone.
Comment les crédits carbone sont-ils utilisés ?
Aujourd’hui, les crédits carbone sont vendus sur deux marchés: le marché du carbone obligataire et le marché du carbone volontaire.
Le marché des crédits carbone obligataire
La contribution carbone obligatoire (ou forfaitaire) s’inscrit dans le marché évoqué dans la question 1, il a été imposée par les États signataires du protocole de Kyoto aux entreprises les plus polluantes du pays.
Les gouvernements fixent un plafond d'émissions pour chaque entreprise et leur allouent un certain nombre de crédits carbone. Si une entreprise émet moins que le plafond fixé, elle peut vendre ses crédits carbone inutilisés à une autre entreprise qui a besoin de compenser ses émissions excédentaires.
Ainsi, les entreprises sont financièrement incitées à réduire leurs émissions et à investir dans des technologies plus propres.
Le marché des crédits carbone volontaire
Une entreprise qui n’est pas souscrit au marché obligataire mais qui souhaite s’engager volontairement dans une stratégie climat suit les 3 étapes suivantes :
Mesurer : faire un bilan carbone complet pour mesurer ses émissions (scope 1 – émissions directes, scope 2 – émissions liées aux énergies, scope 3 – émissions indirectes)
- Réduire : établir un plan climat et prendre des mesures pour réduire au maximum ses émissions
- Compenser / contribuer : c’est dans cette étape qu’interviennent les crédits carbone. Les organisations peuvent compenser leurs émissions résiduelles en contribuant à des projets permettant la réduction ou la séquestration de carbone. Une entreprise ayant 1000 tonnes de carbone à compenser peut investir dans un projet qui permet la réduction ou la séquestration de 1000 tonnes de carbone (c’est-à-dire faire l’achat de 1000 crédits carbone).
Exemple d’une démarche de contribution carbone rigoureuse: Carmila
Quel est le prix d’un crédit carbone ?
Le prix d’un crédit carbone sur le marché obligataire
Sur ce marché, les entreprises et les organisations doivent acheter des crédits carbone pour compenser leurs émissions de CO2, et le prix de ces crédits varie en fonction de l'offre et de la demande sur le marché.
Il peut fluctuer en fonction de divers facteurs tels que les politiques gouvernementales, les progrès technologiques et les événements économiques mondiaux. Aujourd'hui, en Europe, la tonne de CO2 s'échange pour environ 6€.
Le prix d’un crédit carbone sur le marché volontaire
Sur le marché de la compensation volontaire, le prix d’un crédit carbone peut aller de moins d’une dizaine à plusieurs centaines d’euros. Il dépendra du coût des actions à mettre en place pour réaliser le projet, du coût de certification en fonction des labels, et des coûts d’intermédiations (coût des intermédiaires qui permettent au projet de se réaliser, qui mettent en relation le projet et un financeur…).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur cet article.
Qui génère des crédits carbone ?
À condition de respecter certains critères, tout projet de réduction ou de séquestration d’émissions de gaz à effet de serre peut se voir délivrer des crédits carbone.
Plusieurs organismes permettent à ces projets d’être labellisés et de recevoir les crédits carbone correspondants (par exemple le Label Bas Carbone et le label GoldStandard).
Il y a 5 critères principaux d’allocation d’un crédit carbone :
- L’additionnalité : le projet n’aurait pas vu le jour sans le soutien financier des entreprises. Le scénario avec projet est alors comparé à un scénario dit « de référence » (sans le projet), s’il y a effectivement un changement lié au soutien financier apporté par l’entreprise, alors les crédits carbone alloués sont additionnels.
- La mesurabilité : Il est essentiel de pouvoir mesurer le succès de votre projet. Dans le contexte des crédits carbone, cela signifie que nous devons être en mesure de quantifier la quantité de CO2 que votre projet a évitée ou stockée. Cela repose sur des données scientifiques solides et des méthodes de mesure précises pour s'assurer que les crédits carbone sont attribués de manière équitable.
- La vérifiabilité : Les projets de réduction des émissions doivent être transparents et constamment surveillés. La vérifiabilité signifie que chaque étape du projet est suivie et documentée, ce qui garantit que les crédits carbone sont mérités et que les engagements sont respectés. C'est essentiel pour maintenir la confiance dans le système.
- La permanence : Les crédits carbone ne sont efficaces que s'ils ont un impact durable sur la réduction des émissions. La permanence stipule que les avantages environnementaux, tels que la réduction ou la séquestration du carbone, doivent durer au moins 7 ans. Cela évite que les émissions simplement reportées dans le temps ne compromettent les objectifs climatiques.
- L'unicité: Chaque crédit carbone ne peut être vendu qu'une fois.
Quels sont les types de projets de contribution carbone ?
Les projets de contribution carbone sont incroyablement divers et couvrent un large éventail de méthodes et de secteurs, chacun contribuant à la lutte contre le changement climatique de manière unique.
Ces projets peuvent généralement être classés en deux catégories principales, en fonction de leurs objectifs et de leurs méthodes :
- Les projets d'évitement et de réduction : Ces projets visent à réduire directement les émissions de gaz à effet de serre. Ils englobent une variété d'initiatives, telles que la transition vers les énergies renouvelables, la promotion d'une agriculture bas-carbone, la promotion de l'économie circulaire, ou encore le recyclage des déchets. L'objectif principal de ces projets est de minimiser la quantité de carbone libérée dans l'atmosphère, contribuant ainsi à la réduction des émissions nettes.
- Les projets de séquestration carbone : Ces projets se concentrent sur la capture et le stockage du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Ils peuvent prendre deux formes distinctes. Tout d'abord, il y a les projets de préservation et d'expansion des puits de carbone naturels, tels que la protection des océans, le reboisement des forêts, la régénération des sols agricoles, et bien d'autres. Ensuite, il ya les projets de séquestration carbone technologiques, comme la technologie"direct air capture" qui consiste à capturer du CO2 de l'air et à le stocker de manière sûre, par exemple dans la roche. Ces projets aident à retirer le carbone de l'atmosphère, compensant ainsi les émissions existantes.
Le choix d'un projet de contribution carbone dépend des besoins spécifiques de chaque entreprise, collectivité ou organisation. Plusieurs critères peuvent influencer cette décision, notamment le type de projet, sa localisation, son coût, ses co-bénéfices associé...
En fin de compte, l'objectif est de sélectionner un projet qui ait le plus grand impact sur la réduction de l'empreinte carbone globale, tout en répondant aux objectifs particuliers de chaque entreprise.
Quelle est la limite des crédits carbone ?
Bien que les crédits carbone aient le potentiel d'encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils ontégalement des limites importantes :
- Tout d'abord, ils ne peuvent pas résoudre le problème fondamental de la surconsommation d'énergie et de ressources. Compenser nos émissions c’est bien, moins en émettre, c’est mieux.
- De plus, les projets de compensation peuvent parfois être mal conçus ou inefficaces, ce qui signifie que les émissions ne sont pas réduites autant que prévu, en témoigne le récent scandale sur les crédits carbone REDD+.
- Enfin, il existe un risque que les crédits carbone soient utilisés comme un moyen de se soustraire à la responsabilité de réduire les émissions, plutôt que comme un outil complémentaire pour atteindre des objectifs plus ambitieux.
Pour finir, les crédits carbone sont un élément clé de notre lutte contre le changement climatique, mais ils ne doivent pas être une excuse pour ignorer la réduction directe des émissions. Il est donc de notre responsabilité, en tant qu'individus, entreprises et communautés, de réduire au maximum nos émissions de gaz à effet de serre. 😉
Sources :
- https://www.hellocarbo.com/blog/compenser/credit-carbone/
- https://www.ecologie.gouv.fr/marches-du-carbone
- https://www.carbone4.com/analyse-credits-carbone-verra
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit-carbone
- https://www.sami.eco/blog/credit-carbone
- https://www.sylvera.com/blog/what-is-the-price-of-carbon?utm_medium=social&utm_source=linkedin&utm_content=blog
- https://climateseed.com/fr/blog/voluntary-carbon-market-vs.-regulated-carbon-market#:~:text=Le%20March%C3%A9%20Volontaire%20et%20le,quota%20d'%C3%A9missions%20de%20CO%E2%82%82.